Chocolat Amer, ce magnifique roman de la littérature latino-américaine, écrit par Laura Esquivel.
Le Mexique du début de 20e siècle, un Mexique en pleine révolution. On raconte que Tita – aux talents culinaires exceptionnels – serait née sur la table de la cuisine parmi les herbes fraîches : le thym, le laurier, la coriandre. Le père de Tita meurt à sa naissance. Sa mère étant trop peinée pour s’occuper de son bébé, ce sera Nacha la cuisinière qui l’élèvera et lui apprendra toutes les saveurs de la vie ! Elle est la troisième fille, et par tradition, elle est tenue de rester célibataire afin de subvenir aux besoins de sa mère. Il lui sera donc impossible de marier Pedro de qui elle est éperdument amoureuse . Afin de toujours vivre auprès de sa belle Tita, ce dernier épousera sa sœur ainée. Alors Tita cuisinera des plats qui transmettront à cet homme l’impossible passion qu’elle ressent pour lui …
La construction du roman est développée en conséquence et chacun des 12 chapitres qui marquent l’année commence par une recette détaillée nous entrainant dans une période de vie de Tina
Extrait de ce roman : “Ma grand-mère avait une théorie très intéressante. Elle disait que nous sommes tous nés avec une boîte d’allumettes en nous, mais nous ne pouvons pas les allumer seuls.
Nous avons besoin d’oxygène, et d’une bougie. L’oxygène doit provenir, par exemple, du souffle de l’être aimé ; la bougie peut être de n’importe quel type : une musique, une caresse, un mot ou un son qui déclenche le détonateur et allume ainsi l’une des allumettes. Pour un instant, nous serons éblouis par une émotion intense. Dans notre intérieur, il y aura une chaleur agréable qui disparaîtra progressivement avec le temps, jusqu’à ce qu’une nouvelle explosion vienne la raviver.
Chaque personne doit découvrir ce que sont ses détonateurs pour vivre, car la combustion qui se produit lorsque l’un d’entre eux s’enflamme nourrit son âme d’énergie. En d’autres termes, cette combustion est leur nourriture. Si on ne découvre pas à temps ce que sont ses propres détonateurs, la boîte d’allumettes se mouille et nous ne pourrons jamais allumer une seule allumette.
Si cela se produit, notre âme s’enfuit de notre corps, elle erre dans les ténèbres les plus profondes en essayant en vain de se nourrir, ignorant que le corps, qui est devenu sans défense, plein de froid, est le seul à pouvoir la rallumer.
[…] C’est pourquoi nous devons rester à l’écart des personnes qui ont un souffle froid. Leur seule présence pourrait éteindre le feu le plus intense, avec les résultats que nous connaissons déjà. Plus nous nous éloignons de ces personnes, plus il nous sera facile de nous protéger de leur souffle.” –
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