Pour tout ce que nous savons et tout ce que nous ne savons pas. Je plonge mes doigts dans un silence silencieux, des larmes s’échappent. Je glisse sous la surface pour émerger en plénitude…cette plénitude, cette grâce…avec ivresse, je m’y accroche depuis des nuits. Le toucher a de la mémoire, et je me répercute de vies en vies. Il a une présence sur cette terre, dans notre maison intérieure, qui enflamme la divinité. Il brûle tout ce que je ne suis pas ou plus….je ne sais plus. Il transforme mes os en poussière jusqu’à ce que je ne sois plus qu’en cendres. De ces cendres j’espère me relever, m’élever. Dans une tendre renaissance. Maintes et maintes fois. Je regarde respirer mes propres vagues, m’enivrer de sel et murmurer tout l’amour que j’ai dans ma voix sur le sable. Je hurle, je veux vivre, je ne veux plus que cette maladie continue à m’abimer. Là où l’océan est nourri, la lune est baignée et je vis de la lumière liquide alors que l’aube me submerge doucement. Je porte la peau dans la peau, reconnaissant la douleur et le pouvoir de l’unité. Totalement ouverte. Une mise à nue. Des frissons coulent le long de ma colonne vertébrale. La terre et le ciel échangent l’infini tandis que le soleil saigne d’une dévotion d’or. Serpentant ensemble pour dévorer l’humanité. Soutenue.
Sortir là où tout est maintenant et pas encore. Arrêter les pleurs. Arrêter la peine. Le coeur a ses raisons que je connais si mal. Pardonner aux autres, non pas parce qu’ils méritent le pardon, mais parce que, moi, je mérite la paix. Me retrouver dépouillée de tout ce que j’étais autrefois, n’entendant que le bruit de la terre qui tourne avec son langage. Toutes les portes, les murs, les sols et les barricades s’effondrent. Je ne peux plus rester cachée. Je ne peux plus me protéger. Je dois oser faire entendre ma voix devant celui qui me maintient dans la peur, celui qui me fait encore trembler. Restez douce dans la chaleur de mes flammes. Tout ce que se transformera en fumée me rencontrera à nouveau. Ici. Quand le moment sera venu.
Je suis comme je suis. Chair et os et entière.
Tendresse, Ayung
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